Vanessa Bell
étain animale
quels mots mâches-tu
quand j’émiette le silence
tes métaux entre les doigts
goûtent amer
les avions s’éteignent au salon
et tu pars
une glace dans chaque poing
tu ne connais pas le fleuve
à quoi bon
je me tiens droite
des tiges au cou
je ne plie pas
les champs ont encore de quoi couvrir
—
sûretés fusillées
tu t’ériges en chaleur
les bras innocents
les bras bien hauts
les caméras attestent ton visage
au salon on retient les souffles
tu pourras dire que ce n’est pas vrai
que ce n’est pas toi
bercer désert
faire mousson à nos sexes
drapeau blanc sur saison sèche
je te rends tes saignements de nez
puisque tu y tiens
—
le cœur musclé
à force de tisser roche
pourquoi faut-il toujours
le noir de mes ongles
portés aux instances
la force manque
le banal traîne
il me semble que tu devrais m’offrir
des chaudières de sagne
—
je suis lente dans l’existence
un diésel voilé
une joie par exemple
Vanessa Bell vit entre Trois-Rivières et Québec. Son travail explore la notion de l’intime et du territoire à travers différents champs artistiques. Active au sein de la communauté culturelle de Québec, sa parole fait écho aux radios CHYZ, CKIA et CKRL ainsi que sur le Web, de concert notamment avec le Carrefour international de théâtre de Québec. Militante, ses mots sont également portés par des revues féministes. Sa pratique plurielle l’a amenée à présenter son travail et nombre de collaborations dans divers lieux, dont le Musée national des beaux-arts de Québec, le festival littéraire Québec en toutes lettres, la Maison de la littérature de Québec, l’Off-festival de poésie de Trois-Rivières, le Lieu | Centre en arts actuels. Le numéro poésie de Françoise Stéréo ainsi que le lancement-performance CHAMBRES présentés dans le cadre du Mois de la poésie de Québec sont tous deux réalisés sous sa direction artistique. Ses projets présents conjuguent art audio, arts numériques, arts visuels, performance et poésie.