Une impression de déjà-vu

 

Militantisme 600

 

 CAMILLE TOFFOLI

Photo: Satya Jack, www.jackraw.com

 

 

J’ai participé au mouvement du printemps 2015 avec un sentiment étrange, un mélange improbable de nostalgie et de fébrilité. Une impression difficile à décrire qui m’empêchait de prendre part au mouvement avec un enthousiasme sans borne, mais qui en même temps, m’interdisait de m’en désintéresser ou de me tenir à l’écart. Membre d’une des quelques associations étudiantes en grève générale contre l’austérité, j’ai ralenti mes projets scolaires pour participer au mouvement de lutte qui cherchait tant bien que mal à prendre de l’ampleur. Pendant ces quelques semaines, j’ai été tantôt emballée par les « fuck toute » et les manifestations féministes, tantôt en colère face à la répression politique qui se faisait chaque jour plus brutale, tantôt émue par des démonstrations de solidarité. Ponctuellement, j’ai éprouvé ces émotions intenses et parfois contradictoires qui, pour celles et ceux qui participent à la lutte ou qui l’appuient, caractérisent les périodes de contestation politique. Mais en ayant toujours, en arrière-fond, le pressentiment que quelque chose faisait défaut, manquait à l’appel. Un vague inconfort que j’ai tenté ici de comprendre, car il me semble participer d’un malaise plus général qui concerne la place, toujours précaire, des femmes au sein des mobilisations de masse.

 

 

Il y a sans doute une part de ce sentiment qui tient de l’impression de déjà-vu. Dans la rue le printemps dernier, j’ai réentendu et relu ces mots que l’on retrouve, presque systématiquement, chaque fois qu’on sort manifester. Des slogans qui parlent de « pavés » ou de « recul social ». Des phrases comme « Seule la lutte paie! » ou « Étudiants, travailleurs, même combat! » peintes en grosses lettres rouges sur une bannière noire. Plusieurs fois, j’ai pu apercevoir, entre les pancartes faites main en carton fluo (et de temps en temps, les logos des contingents syndicaux) les traditionnels drapeaux noirs, rouges, noir et rouge, parfois (heureusement) noir et mauve. De l’extérieur, on peut trouver abusive cette tendance des militant.e.s anticapitalistes à récupérer les symboles des grands mouvements politiques du siècle dernier; rébarbative cette propension à réinvestir, encore et toujours, les mêmes esthétiques, les mêmes rhétoriques un peu vieillottes. Pourtant, à force de fréquenter les manifs-actions et les rassemblements, j’ai fini par trouver rassurants, presque réconfortants ces mots et ces images qu’on peut retrouver dès qu’on le souhaite, en sortant manifester. Dans la rue, j’ai souvent ressenti une émotion presque identique à celle que j’éprouve quand je mange la tarte au citron de ma grand-mère : la satisfaction que procurent ces choses dont le goût ne change pas, dont la pertinence résiste au temps et dont la valeur est indifférente aux nouvelles tendances.

Il semble qu’il y a également une dimension fondamentalement impersonnelle à cette culture de la répétition, car bien souvent, cette réitération des expressions et des images donne l’impression d’une histoire cyclique et infinie – des oppressions systémiques, éternellement perpétuées auxquelles nous devrions résister, encore et toujours – à laquelle nous prendrions part, nous aussi. En foulant les rues avec nos foulards style keffieh et nos slogans en espagnol, nous devenons un peu tous les damnés de toute la Terre; nous joignons notre voix à celles de tou.te.s les autres qui refusent et se battent. Ces récurrences ont une part de galvanisant, car elles travaillent à construire cette idée d’un combat qui nous dépasse, nous excède, mais auquel nous contribuons nous aussi.

Parce qu’il travaille à élargir la portée de nos luttes spécifiques, cet impersonnel est certainement une force des mouvements de lutte, mais il devient inquiétant – et c’est ici que réside une part de mon inconfort – lorsqu’on constate que ces gestes et ces paroles sans cesse réitérés dissimulent des histoires elles aussi toujours répétées; des histoires qui sont quant à elles bien personnelles, des histoires d’estime de soi brisée de violences banalisées. Chacune de mes discussions avec d’autres militantes me le reconfirme : à l’envers de ce que nous désignons comme des « gains politiques » – des avancées chiffrables qui feront, éventuellement, l’objet d’articles et d’essais – se cachent presque inévitablement des blessures intimes qui elles, ne passent jamais à l’Histoire. J’ai souvent été effrayée de constater les similarités qui lient nos expériences individuelles, à un point tel qu’elles en deviennent presque ordinaires, impropres.

 

Le 2 août 2015, alors que je manifestais contre les mesures d’austérité avec des milliers d’autres personnes, j’ai aperçu derrière moi un contingent de cégepien.ne.s qui suivaient une bannière de tête tenue par trois jeunes filles. Elles devaient avoir 17 ou 18 ans; elles n’étaient pas tellement plus jeunes que moi, après tout. J’étais accompagnée d’un groupe d’amies – à peu près toutes des militantes féministes – et nous nous sommes mises à entonner un de nos nouveaux slogans favoris : Noune, noune, noune! Nous ne cèderons pas! Les trois filles ont éclaté de rire, puis se sont mises à crier en chœur avec nous. Leur enthousiasme m’a fait sourire, et en les observant du coin de l’œil, je me suis revue quelques années plus tôt. Elles m’ont rappelé également mes amies, celles qui marchaient avec moi ce jour-là, mais aussi, surtout, celles qui ne manifestent plus. Celles qui en ont eu assez du sexisme ordinaire dans les milieux militants, et qui ont décidé de mener leur combat ailleurs.

En regardant ces trois filles marcher d’un pas décidé, sûres d’elles, je ne peux m’empêcher de penser que dans les prochains mois, les prochaines années, il y a probablement plusieurs militants – qu’elles appelleront sans doute leurs « camarades » – qui leur couperont la parole au cours de réunions, des hommes qui les trouveront belles, charmantes avec leurs Doc Martens et leurs jeans troués, mais qui les regarderont de travers lorsqu’elles crieront un peu trop fort. J’espère qu’elles n’auront pas à subir les gestes déplacés à la fin des soirées bien arrosées, les « proféministes » qui s’inviteront dans leur lit parce que le dernier bus est passé, ou encore les pseudo libertaires qui les insulteront parce qu’elles auraient soi-disant trompé leur copain. Je souhaite que rien de tout cela n’arrive, mais ce sont nos histoires, à nous, et à tellement d’autres avant nous, que ça pourrait aussi bien être les leurs. J’aimerais pouvoir tout leur raconter, les avertir, mais je ne dirai rien, car moi-même, j’ai toujours détesté les explications qui commencent par « fais attention… » ou pire : « tu verras… » Je me tais aussi, car il n’y a rien de plus désenchantant, rien de plus démobilisant que ces récits d’offenses et d’agressions.

De toute manière, ces histoires toujours répétées on les raconte peu. On les cache comme des cicatrices honteuses, car elles constituent les traces gênantes des formes d’oppressions qui échappent à nos mouvements de lutte, les marques d’échecs éternellement renouvelés. Parfois on les confie lors de discussions entre amies, de temps en temps on en fait des statuts Facebook. Souvent, on les dénonce à coup de slogans, mais j’ai parfois l’impression qu’à travers ces phrases sans cesse répétées – et que je répète, moi aussi, et qui souvent me redonnent l’impulsion nécessaire pour m’indigner – nos histoires individuelles et les blessures intimes qu’elles laissent ne deviennent pas, elles aussi, impersonnelles, aseptisées à travers des rimes et des formulations convenues.

 

Publié au mois de mars dernier aux éditions Remue-ménage, Mettre la hache. Slam western sur l’inceste a animé ma réflexion, et j’ai participé à la mobilisation du printemps 2015 habitée par les mots de Pattie O’Green qui pourtant, ont peu à voir avec les prises de paroles militantes traditionnelles. À mi-chemin entre l’autofiction, l’essai et le manifeste, ce texte, qui se présente comme une dénonciation virulente de l’inceste en tant que tabou social, n’appelle pas à l’organisation ou aux soulèvements de masse; il ne réclame aucune autre forme de solidarité que d’écouter réellement les voix des « convalescentes ». S’il aborde le cas spécifique de l’inceste, cet ouvrage donne à penser plus généralement la manière dont nous travaillons à occulter collectivement les réalités des survivantes. En valeureuse cowgirl solitaire, l’auteure déclare la guerre à la culture du viol, non pas une guerre qui serait faite de tactiques et de combats stratégiques, mais une révolte polyphonique où chacune n’a que ses propres mots, sa propre colère pour se défendre. Une guerre où chacune doit lutter à partir de son histoire individuelle pour se réapproprier un corps dont elle a été dépossédée. Si elle ébranle, si elle peut perturber, la parole de Pattie O’Green n’est pas « rassembleuse » et elle ne propose pas de solution. Elle n’apparaît pas comme une « vision éclairante », mais elle trouble par la justesse de son propos. Elle est écrite sous pseudonyme, mais n’a rien d’anonyme, car elle résonne avec la force des voix dissonantes, avec l’impact qu’ont seulement les paroles singulières [1]. Les mots en majuscules et les phrases en caractère gras qui parsèment le texte laissent transparaître la frustration, le ras-le-bol, la détresse, toutes ces émotions qu’on trouve bien laides, bien peu inspirantes, parce qu’après tout, elles sont faites de crises de nerfs et d’yeux bouffis. Des émotions qu’on évoque rarement lorsqu’on dénonce « les oppressions ».

Dans l’un des premiers chapitres, Pattie O’Green écrit que « c’est en prenant les choses de manière personnelle qu’on peut les changer. [2]» Cette phrase m’accompagne alors que je sors manifester, et je me dis qu’elle a raison. Il faudrait peut-être un peu moins de slogans réconfortants, un peu moins de formules galvanisantes qui appellent à la résistance générale, et un peu plus de paroles qui dérangent du fait qu’elles sont, justement, tout à fait personnelles; qui troublent parce qu’elles témoignent de souffrances intimes et actuelles, de blessures à soigner ici et maintenant. Dans son essai intitulé The Cultural Politics of Emotion, la critique féministe Sara Ahmed remarque la tendance des discours politiques – même des discours féministes – à évacuer les émotions au profit de discours dits « rationnels », plus éminemment « idéologiques ». C’est dans cette perspective qu’elle affirme : « […] we may need to stay uncomfortable within [our militancy], even when we feel it provides us with a home. [3]» J’ai l’impression qu’en effet, la réussite d’une lutte – quoique le principe d’un « succès politique » me semble aujourd’hui bien abstrait et relatif – réside peut-être moins dans la perturbation de l’ordre établi que dans la capacité de celles et ceux qui y participent à se déranger eux-mêmes, à cultiver un inconfort nécessaire pour éviter les impressions de déjà-vu.

Il faut davantage de récits qui viendront « miner le grand projet “familial” [4]» du militantisme, pour reprendre l’expression éloquente employée par Camille Tremblay-Fournier dans le collectif Les femmes changent la lutte. Davantage de voix discordantes – même si elles regroupent plusieurs voix, comme c’est le cas lors de prises de paroles collectives – qui viendraient « mettre la hache », du moins entailler cette culture de l’impersonnel politique qui laisse se répéter des histoires inacceptables. J’ai toujours cru – et je crois toujours – à la pertinence stratégique des black blocs et de toutes les autres formes d’actions de masses anonymes. Je demeure toujours convaincu du potentiel de résistance et de puissance démultiplicatrice qu’incarnent ces mouvements au nombre et à l’identité impossibles à définir. Toutefois, il me semble qu’il faudrait également, en parallèle, un peu plus de visages. Des regards à soutenir qui nous forcent à observer, à s’exposer à des formes de souffrances que nous essayons, tant bien que mal, d’ignorer.

 

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au féminisme – en tant que militante, au début, puis en tant qu’étudiante universitaire par la suite –, on m’a rapidement enseigné le célèbre principe qui veut que « le privé soit politique », un principe développé par les féministes radicales des années 1970 et qui influence encore fortement les revendications des mouvements actuels. Je reconnais cet héritage, également, dans les pratiques des nombreux groupes – des centres de femmes aux réseaux informels – qui travaillent à instaurer des espaces de discussion, des safe spaces, où les femmes peuvent dénoncer leurs oppressions spécifiques, où elles peuvent construire des liens de solidarités qui dépassent les affinités idéologiques. Dans les dernières années, j’ai participé à des caucus non mixtes, à des « brunchs féministes » et à une série d’autres événements organisés afin de favoriser les échanges et la prise de parole de toutes et chacune. Souvent, j’en suis revenue satisfaite, soulagée d’avoir pu partager librement mon indignation et mes inquiétudes.

Ces pratiques incarnent un potentiel d’émancipation et de conscientisation indéniable, mais je me demande parfois ce qui subsiste de ces voix personnelles dans le discours politique que nous défendons publiquement. Dans Mettre la hache, Pattie O’Green écrit que « tant que l’inceste restera entre les rebords du lit, ou dans le bureau du psy, il ne fera pas partie de la vie. [5]» Or, je me demande parfois si ces espaces de discussion que nous créons ne deviennent pas, en quelque sorte, des extensions du « bureau du psy »; des lieux où ventiler et raconter nos frustrations et nos traumatismes pour qu’il n’en reste, après, que des propos intelligibles, des idées qu’on peut résumer en quelques lignes par des tracts punchés et des slogans rythmés. Après tout, dans cet espace de révolte qu’on appelle la rue, il n’y a qu’un type de colère bien précis qui est acceptable : la colère raisonnée, performative, celle qui fait lever les poings. Pas de place pour les colères qui accablent, qui s’étouffent dans un sanglot et qui font morver, celles qui donnent plutôt envie de se serrer dans nos bras.

L’hiver dernier, avec une dizaine d’autres militantes féministes, j’ai participé à une action de perturbation dans le cadre de la sortie en salle du film Fifty Shades of Grey. Le soir du 14 février – parce que les féministes aussi aiment fêter la Saint-Valentin –, nous avons acheté nos billets de cinéma et nous sommes installées, comme si de rien n’était, au milieu des couples en pâmoison et des gangs de filles qui gloussaient. Nous avons attendu patiemment la fin des bandes-annonces puis du générique de début. En voyant le visage de Jamie Dornan apparaître à l’écran, nous nous sommes coiffées de chapeaux de sorcière avant de nous lever en criant : « Christian Grey n’est pas charmant, juste un autre criss de violent! ». Pendant quelques minutes, nous avons marché ainsi dans les allées en lançant aux spectateurs et spectatrices des poignées de poudre brillante (celle qui colle aux cheveux et aux vêtements). Même si dans les faits, nous avons perturbé bien peu de choses ce soir-là – nous sommes parties après quelques minutes en voyant deux employés du cinéma arriver, et la projection s’est poursuivie comme si de rien n’était devant une salle comble –, il y avait quelque chose d’incroyablement satisfaisant dans le fait de hurler, de jurer à pleins poumons devant des dizaines de personnes qui étaient, à moins de se résigner à quitter la salle, forcées de nous écouter. Quelque chose d’extrêmement efficace, aussi, dans cette manière d’intervenir directement – et c’est justement le principe, il me semble, de ce qu’on appelle l’action directe – dans un espace où les rapports de pouvoirs se déploient de manière souvent bien insidieuse, presque invisible : dans l’intimité. Directement dans les soirées romantiques de ces couples qui, pour « célébrer l’amour », vont voir un blockbuster qui banalise la violence conjugale.

Rapidement, les insultes ont fusé. À un certain moment, un homme nous a lancé le classique : « Ostie de mal baisées! » Sur le coup, le commentaire m’a fait éclater de rire. Parce que ces mots étaient beaucoup trop clichés, et leur auteur trop grossier pour qu’ils puissent réellement nous atteindre. En y songeant encore, pendant la soirée suivant l’action, j’ai souri à nouveau. Le présupposé qui sous-tend l’expression « mal baisées » – l’idée comme quoi nous serions plus dociles avec une sexualité davantage « épanouie » – est d’une misogynie crasse. De plus, cette remarque participe indirectement d’une forte tendance – présente même dans les milieux militants – à délégitimer les prises de position féministes lorsque celles-ci semblent motivées par des enjeux personnels. A priori, cette phrase ne permet pas de se réjouir de quoi que ce soit, mais j’ai envie d’en tordre un peu le sens commun et de me dire qu’en effet, c’est notamment en réponse au « mal » qui nous a été infligé, à toutes les formes de violences sexuelles et intimes qu’on nous a fait subir que nous luttons aujourd’hui. J’aime bien penser que ces corps qui se lèvent et s’imposent sont exactement ces mêmes corps qui ont été violentés, touchés sans consentement, insultés, regardés de travers. Que ces voix qui dénoncent en criant, en chantant, en haussant le ton ou même en pleurant sont ces mêmes voix qu’on a un jour étouffées. J’ai envie de croire que c’est entre autres à partir de nos blessures personnelles que nous militons, et pas uniquement du haut de quelconques principes théoriques.

 

Sara Ahmed écrit, en conclusion de Cultural Politics of Emotion,

I want to suggest that we can rethink our relation to scars, including emotional and physical scars. It is a truism that a good scar is one that is hard to see. […] we need to challenge the truism. Let me offer an alternative. A good scar is one that sticks out, a lumpy sign on the skin. It’s not that the wound is exposed or that the skin is bleeding. But the scar is a sign of the injury : a good scar allows healing, it even covers over, but the covering always exposes the injury, reminding us of how it shapes the body. [6]

 

On nous dit souvent qu’il faut « apprendre à vivre avec notre passé » pour avancer dans la vie. Je propose de laisser un peu tomber ce principe psychologisant afin de suggérer, en reprenant l’idée de Sara Ahmed, que pour éviter les épisodes éternellement répétés, ce sont peut-être plutôt les autres – y compris, voire surtout, nos « camarades » – qui devraient apprendre à vivre avec nos cicatrices. Même si elles dérangent le regard. Même si cela implique de marquer des brèches, de laisser voir les failles de cet impersonnel qui a fait la force de tant de mouvements, mais qui se construit, trop souvent, au détriment de nos histoires personnelles.

 


 

 

[1]   L’auteure établit d’ailleurs elle-même la distinction entre les principes « d’anonymat » et de « pseudonymat » : «Il ne faut pas se prendre, le pseudonymat n’est pas un anonymat! On cherche souvent qui est derrière, mais ce n’est pas la bonne question. On devrait plutôt se demander qui sont derrière celles qu’on côtoie. » (p. 101)

[2]   Pattie O’Green, Mettre la hache. Slam western sur l’inceste, Montréal, Remue-ménage, 2015, p. 15.

[3]   Sara Ahmed, The Cultural Politics of Emotion, New York, Routledge, p. 178.

[4]   Camille Tremblay-Fournier, « La grève étudiante pour les nulles. Qui paie le prix des résistances au capitalisme néolibéral? », dans Marie-Ève Surprenant et Mylène Bigaouette (dir.), Les femmes changent la lutte, Montréal, Remue-ménage, 2013, p. 80.

[5]   Pattie O’Green, Mettre la hache. Slam western sur l’inceste, op. cit., p. 20.

[6]   Sara Ahmed, The Cultural Politics of Emotion, op. cit., p. 202.