Isabelle Ayotte
Le temps
Le sourire fané d’avoir trop menti j’ai marché des mois un voyage dans le noir à repeindre en blanc pour faire la lumière sur mon coeur dissonant. J’ai marché droit vers le trou dans la glace à la surface du long fleuve tranquille que tu venais contempler sans me voir hypothermie en dessous. On ne t’a pas appris comment pêcher le requin d’eau douce sans perdre un membre ou un organe. Les glaces s’entrechoquent et cette mélodie te rappelle ta solitude. J’y vais à contre-temps de toi j’ai toujours du retard et tu me crois impatiente. C’est vrai je ne sais pas le temps il neige tous les jours pour m’aveugler un peu plus.
Isabelle Ayotte déteste parler d’elle à la troisième personne. Elle n’aime pas non plus parler de ses expositions à l’étranger. Elle est née en 1980 au Cap-de-la Madeleine, mais est-ce vraiment nécessaire? Et peut-on réellement résumer une vie en trois lignes?